
Après une blessure sur le ring, le boxeur amateur Leith Wenz se réveille pour découvrir que ses plus récents souvenirs ont trois ans de retard. Déconnecté et luttant pour affronter sa nouvelle réalité, Leith doit de nouveau faire face à des révélations douloureuses sur sa famille. Son frère est là pour le soutenir mais c’est le visage familier de Zach, un homme qu’on lui présente comme son meilleur ami, qui lui fournit le calme dont il a besoin. Jusqu’à ce que la présence de Zach commence à attiser des sentiments que Leith ne peut pas expliquer.
Pour Zach, être oublié par son amant est atroce. Il cache soigneusement la vérité à Leith pour les protéger tous les deux d’une douleur supplémentaire. Son désarroi réprimé trouve un exutoire dans le vlogging – un blog qui utilise des vidéos numériques au lieu de texte – où il avoue ses craintes et sa douleur à un Internet sans visage. Mais quand Leith commence à s’ouvrir à lui, les choix de Zach reviennent le hanter.
Au bout du compte, Leith doit poser à son cœur les questions auxquelles sa mémoire ne peut plus répondre.
Pour ce premier long weekend de mai et pour vous faire patienter car il ne devrait pas tarder à sortir, voici le prologue de la prochaine sortie. Le retour de Leith de Leta Blake.
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Prologue
La mémoire, comme cela s’avéra être le cas, était à la fois tout et rien. Elle n’avait pas de fond, pas de forme, pas de poids et aucune couleur. Elle était décrite, en termes techniques, comme des dépôts de protéines dans les cellules du cerveau. Toutefois, c’étaient des mots qui, dans leur cœur, étaient aussi mystérieux et ultimement magiques que toute autre métaphore utilisée pour tenter de comprendre le concept : la mémoire comme un entrepôt ou un ensemble de livres – une façon de garder la trace de l’équilibre des pouvoirs de la vie ; ou la mémoire en tant que telle – un mode de vie, et une façon d’être.
Leith savait maintenant que toutes ces métaphores et tous ces mots se résumaient à une seule chose : la mémoire est la somme d’entre nous, le total, et si elle est divisée, alors nous sommes perdus.
Il y avait d’autres personnes dans la salle de thérapie professionnelle, et Leith les étudia avec un mélange d’horreur et d’envie. Il y avait la victime d’un AVC, Jan Troxell, qui pouvait vous donner le bulletin météo de la matinée, mais ne pouvait se souvenir de rien d’autre – comme du nom de sa fille, de son âge ni de sa couleur préférée.
Il y avait David Mueller, pour qui chaque jour commençait le 12 avril 2006, jusqu’à ce qu’il découvre encore, et encore, et encore, qu’il avait subi une lésion cérébrale et qu’il ne pouvait pas engranger d’autres souvenirs.
À certains égards, ces gens répugnaient Leith, le laissant au bord de la terreur et du dégoût en réalisant à quel point il avait été près de rejoindre leurs rangs. Des gens qui n’étaient que la coquille des êtres qu’ils étaient auparavant, vides et incapables de rendre quoi que ce soit au monde, sauf le souvenir qu’ils avaient été plus autrefois, et qu’ils ne le seraient plus jamais.
Mais en d’autres façons toutes aussi effrayantes, Leith regardait ces gens avec envie. Ils étaient libres, totalement à la dérive dans un océan de déroute, mais tout de même libres. Leurs options leur avaient été retirées, et ils étaient à la merci des éléments et de la bonté des gens. Mais ils n’étaient pas liés aux souvenirs de ce qu’ils avaient été, de quoi et de qui ils avaient aimé, des choses dont ils avaient autrefois rêvées, et des choses qu’ils
avaient appréciées.
Leith n’était pas libre. Il savait qui il était, si l’on faisait abstraction des trois dernières années de sa vie. Cela faisait à peu près deux semaines depuis qu’il était sorti du coma. Le coup illégal à l’arrière de sa tête pendant le match du Championnat de boxe amateur de New York avait coûté sa carrière à son adversaire, mais il avait coûté à Leith un enfer beaucoup plus important encore.
Dans l’ensemble, il avait beaucoup plus que les autres amnésiques qu’il voyait tous les jours dans le service de rééducation de l’hôpital. Son intelligence n’avait pas été atteinte, et alors que certaines de ses capacités motrices étaient ralenties, les médecins lui avaient dit qu’il n’y avait aucune raison de croire qu’il ne serait pas en mesure de vivre à nouveau une vie tout à fait normale. Bien sûr, ils lui avaient fortement déconseillé la boxe. De multiples blessures à la tête pourraient être fatales. Au moins, il était sorti de son dernier combat avec sa vie, son cerveau, et seulement quelques années manquantes.
Son dernier souvenir était lorsqu’il avait appris qu’il serait bientôt libéré de prison. Dans la cellule spartiate et propre, il s’était assis sur sa couchette et avait écrit une lettre à Arthur lui demandant s’il serait possible de tout recommencer à Brooklyn au lieu de rentrer à la maison dans le New Jersey et auprès de leur père.
Leith ne se souvenait pas avoir terminé cette lettre. Ni du voyage en bus de la prison de Floride jusqu’à l’appartement d’Arthur à Manhattan. Ni d’avoir rencontré une jeune fille prénommée Naomi sur les pistes de ski du Vermont. Ni de la mort de son père et d’avoir pleuré sur la tombe de ce dernier. Leith savait ces choses uniquement parce qu’on les lui avait dites. Et il ne savait toujours pas comment faire pour les croire.
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